C’est au cœur de la saison estivale, que les vignerons de l’île se préparent à débuter les vendanges. Les contrôles de maturité se multiplient, les dernières vérifications techniques sont effectuées et les équipes de vendangeurs sont dans les starting-blocks.
Cette période intense se prolongera pour certains jusqu’à la fin septembre.
Mais pourquoi les vendanges durent-elles aussi longtemps ?
Différents facteurs sont à prendre en compte. Chacune des microrégions viticoles de l’île de beauté possède un microclimat qui lui est propre. C’est ce que l’on appelle l’effet terroir. Ces différences climatiques minimes entre les domaines peuvent parfois faire varier l’optimum de maturité pour un même cépage de quelques jours.
La surface d’un domaine et ses collections de cépages expliquent également l’étalement de cette période. Cette diversité ampélographique constitue la principale richesse des différents Vins de Corse.
Parallèlement à la récolte, s’en suivent les diverses étapes de vinification. Les futurs vins terminent leurs fermentations, les rouges en cours de macérations sont régulièrement travaillés. Certains vins à potentiel d’élevage, prendront leurs quartiers d’hiver dans des contenants plus ou moins atypiques ; fûts de chêne, jarres…
À la vigne, les vignerons préparent les sols pour la période de repos hivernal. Il s’agit également de la période des semis, le vigneron a alors la possibilité de mettre en place diverses palettes de plantes dans le but de décompacter, retenir les sols ou encore de stimuler l’activité microbiologique à la parcelle. Ces enherbements de l’inter-rang permettent un apport de biomasse et contribuent à stimuler la vie des sols.
En novembre, c’est le début des fumures. Ces diverses opérations d’amendement à la parcelle se dérouleront jusqu’en mars selon les différents objectifs du vigneron. Qu’il s’agisse de compost ou d’autres engrais, ces apports en matière organique contribueront à la stimulation microbiologique des sols, renforceront la nutrition de la vigne et favoriseront l’humification des sols.
À la vigne, les premiers coups de sécateurs sont donnés. Cette opération délicate prend place dès l’entrée de la vigne en dormance et peut s’étaler jusqu’en mars pour les plus tardifs. Le but principal de cette opération étant de restructurer le plan avant le départ du nouveau cycle végétatif, tout en permettant une régulation qualitative de la future production. Délicatesse et savoir-faire sont de rigueur. Une taille respectueuse des flux de sève et primordiale pour respecter le bon développement du cep. Le coup de sécateur à lui aussi toute son importance, le but étant de réduire au maximum les plaies de tailles afin d’éviter tout risque de maladie du bois. À la cave, c’est le temps des premiers assemblages, dégustation et mise en élevage se suivent, mais ne se ressemble pas, l’heure est au bilan du millésime.
À la vigne, l’heure de la taille touche à sa fin. Il est maintenant temps de rendre à la terre un peu de ce qu’elle nous a donné. Les vignerons procèdent donc au broyage, ou brûlage des sarments dans le but de restituer à la parcelle un peu de matière organique. Février ouvre également, la saison d’entretien et de restructuration des parcelles. Les palissages sont rénovés et les parcelles complantées. C’est aussi la période idéale à la plantation de nouvelles vignes. En cave, les premières mises en bouteilles sont effectuées, le temps est à la présentation du millésime et les premiers salons professionnels ouvrent leurs portes.
La vigne sort de dormance, c’est l’ouverture d’un nouveau chapitre, le début d’un nouveau cycle végétatif. Les premiers pieds de Niellucciu ouvrent le bal du débourrement. Parallèlement à l’éveil de la vigne, le vigneron continue d’entretenir les enherbements et de travailler ses sols dans le but pour favoriser une meilleure gestion de la concurrence. C’est le temps des premiers labours ; décavaillonnage, griffage, tontes et épamprage prennent place, autour des premiers ébourgeonnages. Qui dit reprise du cycle végétatif, dit également développement de la surface foliaire. Les premiers traitements permettront de couvrir et protéger la vigne contre les principales maladies qui sont le mildiou et l’oïdium.
C’est le début de la floraison, le vigneron continuera ses ébourgeonnages dans le but de limiter l’entassement du feuillage, et donc de limiter le développement de maladies et champignons. C’est ce que l’on appelle la prophylaxie. Dans un second temps, une fois les rameaux suffisamment développés, le vigneron procédera au relevage des premiers fils dans le but d’optimiser la surface foliaire et de faciliter la mécanisation des différentes parcelles. L’entretient du sol et la gestion des enherbements, s’inscrivent dans une continuité de travail qui ne prendra fin qu’à la période post-vendange. Ces différents travaux dépendent du vigneron et des choix de culture.
Les relevages s’intensifient sur les parcelles, certains vignerons procéderont alors aux premières opérations d’écimages et de rognage. L’écimage permet de stopper la croissance des rameaux par une coupe de l’apex. Le rognage, permet de faciliter la mécanisation des parcelles tout en favorisant les flux d’air à l’intérieur du feuillage et donc de limiter le développement de maladies. La floraison de mai s’achève pour les cépages les plus tardifs, les grappes continuent leurs formations, c’est le temps de la nouaison.
Le temps de la fermeture de la grappe, les cépages les plus précoces débutent leurs véraisons dès la seconde semaine de juillet. À ce stade, il reste un peu plus d’un mois au vigneron pour préparer les vendanges. Mais juillet, c’est aussi le temps des vendanges en vert, elles permettent de limiter l’entassement des grappes et donc la prolifération des maladies sur la vigne. Pour les vignes les plus vigoureuses, cette opération permet également de réduire le rendement et donc à la vigne de se focaliser sur les plus belles grappes soigneusement sélectionnées.